19/04/2016

La fabrication de l'aube - Jean-François Beauchemin

C’est un livre que j’ai écrit presque malgré moi, sans doute parce que je tremble à la simple évocation des faits que j’y raconte. Cependant, une petite voix intérieure me disait : « Mais oui, écris cette histoire. Ce sera le point final, ta façon d’avoir le dernier mot sur ces événements terribles. » Mais je sais aujourd’hui que la mort seule mettra le point final à cet épisode de ma vie si fondateur, si semblable à une naissance douloureuse. Jamais, je crois, je n’aurai été aussi complètement athée que maintenant, à présent que le souvenir de ce fatidique été 2004 s’évanouit peu à peu. Et pourtant, j’aime comme jamais cette image du Christ, figure mythique de tous les hommes, portant une croix, tombant, puis se relevant et marchant vers une vie autre.

Éditeur: Québec Amérique
Parution: Novembre 2005
Genre: Récit autobiographique / Développement de soi






Voici un récit dans lequel l'auteur nous ouvre son âme à nu avec une grande générosité sur une certaine partie de sa vie. Tout est dit dans une simplicité absolue. Son écriture très fluide est juste, mélodieuse et même poétique. 

Dans ce texte il n'est pas question de la maladie ni de la mort, mais d'un retour aux sources : l'amour et la famille. Il nous partage alors naturellement de beaux moments de sa vie. C'est une ode envers ceux qui lui sont chers et ce qui illumine sa vie pour lui donner la force de continuer. De par sa prose il nous ouvre l'esprit, le cœur et les yeux.

Alors qu'il considère la lumière blanche du petit jour comme une des choses les plus extraordinaire qu'il ai vue, il nous donne envie d'aiguiser à notre tour notre sens de la perception. Dans une autre scène, celle-ci partagée avec sa mère, il nous incite à prendre le temps de seulement prendre le temps ; s'arrêter, observer et vivre lentement le moment présent. 

Ce n'est pas mon genre de lecture, mais j'ai apprécié le style et le talent évident de l'auteur. Je me suis d'ailleurs totalement délectée de la farce sur le monstre du Loch Ness. Je souhaite à tous et chacun, comme l'auteur, de trouver cette lumière de sa propre vie, de garder ancré que ce qui est important c'est ce qui nous entoure : nos proches, humain ou animal, et les petites choses de la vie comme les étoiles et la lumière du jour. 

''Un jour j'aurai soixante-dix, quatre-vingts ans.
Un homme encore jeune, mais d'une jeunesse nouvelle,
irriguée par une âme inventée au milieu de son existence, 
vivra en moi, toujours curieux 
de cette mort qu'il a presque connu autrefois,
et dont le nom étrange s'est à jamais imprimé dans sa chair."


pour cette lecture     


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire